Environnement / Développement durable

Pollution du Coulazou

Pollution du Coulazou


Nouvelle source de pollution identifiée

La recherche des causes d’une pollution est complexe. La municipalité et ses partenaires institutionnels (Etablissement Public Territorial de Bassin, Police de l’Eau métropolitaine) ont mis en place une surveillance qui a permis de mieux analyser les effets de ces pollutions pour en identifier les sources et de solliciter les partenaires institutionnels (Office Français de la Biodiversité, Etat..) afin de les impliquer (fiche alerte pour gagner un temps précieux lors d'épisodes de pollution, commande d’analyses dans les 24 h). 

La dernière pollution en date a permis de cibler les effluents issus de la route principale M5 de plus en plus passagère. Lors d’épisodes pluvieux, la route est lessivée par les pluies abondantes qui entrainent les hydrocarbures et les huiles présents sur la route vers le point bas, le Pont de Beaulieu.

L'Office Français de la Biodiversité (OFB) a réagi et diagnostiqué une pollution par les hydrocarbures. Les poissons sont relativement captifs sous le pont où l’eau stagne et manquent d’oxygène. L’ajout soudain et massif d’hydrocarbures tue les poissons. Les épisodes précédents ayant fait l’objet d’analyses montraient une piste orientée plutôt vers une canalisation dans le bassin de rétention de la Tuilerie Basse, dont la fonction n’a pas pu être identifiée. Elle est pour l’instant sous surveillance. L’occurrence de pollutions proviendrait à la fois de cet émissaire et des lessivages de la route.

Des solutions pour traiter les eaux issues de la route sont de la compétence de la métropole qui va être sollicitée (compétence routes et dysfonctionnement dû aux eaux parasites). 

Nous n’écartons pas également les sources pouvant provenir d’assainissement obsolètes notamment le Lotissement des Chèvrefeuilles, la Tuilerie Basse, la Tuilerie Haute et le Lotissement des Joncasses, tous situés en bordure de la rivière et dont les réseaux d’assainissement ou de pluvial sont très anciens (schéma directeur métropolitain d’assainissement en cours de révision). 


Jeudi 8 septembre, en début de soirée, la commune de Cournonterral a constaté une mortalité piscicole dans le Coulazou et des odeurs nauséabondes émanant de la rivière. Aussitôt une alerte a été lancée auprès des services métropolitains compétents et de la gendarmerie.

  • Les services municipaux ont procédé immédiatement à des prélèvements d’eau transmis pour analyse auprès du laboratoire Eurofins d’Aix en Provence. 

  • Des élus se sont mobilisés pour mettre en œuvre le sauvetage des poissons : 400 poissons enrivon ont été rejetés en aval et ont pu être sauvés en urgence grâce à cette action. 

  • Nous avons transmis des poissons pour autopsie au laboratoire départemental vétérinaire, mardi 13 septembre.

  • Des prélèvements d’eau ont également été effectués par le Service Gestion des Milieux de la Métropole qui a mobilisé une entreprise pour réaliser des pêches d’équarrissage. 

  • Le service assainissement de la Métropole a réalisé de son côté les investigations sur les réseaux d’assainissement. 

  • L’inspectrice des installations classées pour l’environnement et le Président de la fédération de Pêche ont également été sollicités. 

Toutes les pistes ont donc été explorées pour déterminer précisément l’origine de cette pollution et y remédier.

Résultats & Solutions

Depuis plusieurs années, le Coulazou est régulièrement pollué, souvent en automne au mois de septembre par des effluents chimiques qui sont moins dilués par la rivière, qui est en basses eaux et cela entraîne la mortalité des poissons. Toute l’année, mais de façon plus diffuse, les effluents issus du milieu urbain par lessivage des espaces imperméabilisés de la commune, ne sont pas tous contenues par le réseau pluvial. Des effluents qui s’échappent des réseaux d’assainissement anciens et fuyards, constituent une autre cause. Ces différentes sources de pollution complexifient ensuite l’analyse des origines des pollutions.

Pour les derniers résultats de la pollution du 8 septembre 2022, il apparait que la première source de pollution provient des rejets des réseaux d’assainissement et du réseau pluvial (d’où l’importance en tant que citoyen de ne pas jeter n’importe quelles matières usagées telles que huiles de vidange dans les grilles d’égout, résidus d’eau de chantier, etc.). Ces rejets entrainent une forte turbidité (eaux troublées et matières en suspension) et une concentration élevée en azote ammoniacal et en ammonium (urines) qui entrainent une baisse du taux d’oxygène disponible pour la vie aquatique et peut donc engendrer une mortalité piscicole. Une bioaccumulation de ces substances peut se produire dans les poissons et entrainer une mortalité et brûler leurs ouïes comme ce fut le cas le 8 septembre dernier.

La concentration mesurée en trois points géographiques, lors de l’épisode du 8 septembre 2022, est équivalente à la norme de qualité environnementale en concentration maximale admissible, c’est-à-dire la concentration qui ne doit pas être dépassée pour protéger l’environnement et les êtres humains.

Ainsi, plusieurs phénomènes peuvent expliquer les mortalités piscicoles observées sans qu’il nous soit possible de déterminer leur contribution respective (l'autopsie des poissons n'apporte pas d'éléments complémentaires permettant de trancher et d’identifier un responsable).

Les canalisations non étanches des réseaux d’assainissement, parasitées par le réseau pluvial également vétuste ou sous calibré, rendent la détermination d’une origine très complexe.

Si des marges de progrès pour parvenir à maîtriser les sources de pollution récurrente restent à accomplir, nous progressons toutefois pour la compréhension et la prise en charge du problème :

  • Nous sommes déjà plus réactifs pour signaler et intervenir grâce à une fiche d’alerte permettant de mobiliser les équipes expertes et la Métropole qui est en charge de la compétence GEMAPI (gestion des milieux aquatiques et des inondations).

  • Des travaux de renouvellement des canalisations d’assainissement ont débuté depuis fin 2022 par la Grand'Rue, la rue du Baou, la rue de la Mourade où des canalisations d’assainissement ont été rénovées, et qui sont prioritaires car proches du Coulazou. Ces travaux de renouvellement se poursuivront entre la Tour et le Plan de l’Oum sur le boulevard du Théron (début vers le 13 mars). En effet cette partie connait des incidents de débordement et de rupture de canalisation se produisent régulièrement.

Parallèlement, la direction de l’Eau et de l’assainissement de la Métropole doit être prochainement rencontrée pour envisager le lancement d’un schéma directeur d’assainissement qui permettra de poursuivre le phasage des travaux sur la commune.

Il est également prévu d’équiper plusieurs buses ou tampons sur les berges du Coulazou (sous le pont de Beaulieu), de capteurs d’alertes qui en cas dedébordement des effluents dans la rivière activeront l’intervention des services communaux, métropolitains et des élus. Un pis-aller en attendant de renouveler toutes les canalisations du secteur progressivement.

Contribuez à ne pas polluer les eaux de la rivière. Ne jetez aucun liquide (issu de vos activités, huiles, eaux résiduelles de chantier...) dans le réseau pluvial (égouts) car ils vont directement à la rivière.

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